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dv Iappon.

luy promettant beaucoup, ſ’il faiſoit ce dequoy il l’auoit ſollicité, qu’il baſtiroit pluſieurs Egliſes, & feroit en sorte que grand nombre de ſes vaſſaux receuroient le ſainct bapteſme adiouſtant en outre pluſieurs autres ſemblables promeſſes accompaignees toutesfois de fort grandes menaſſes, aduenant qu’il fuſt fruſtré de ſon attente, & aſſeurant qu’il permettroit bien que ſon fils vint à noſtre Egliſe, mais auſſi que puis que par noz menees, il perdoit ſon fils, & que par ce moyen le nom & armes de ſa maiſon eſtoient enſepuelies luy n’ayant autre heritier que ceſtui-cy, il ſ’en ſçauroit bien venger, commendant de raser l’Egliſe, & mettre en pieces tous ceux qui ſ’y trouueroient, & puis que le Roy feiſt ce que bon luy ſembleroit. Car il ſ’en ſoucioit bien peu.

La couſtume du Iappon eſt, que lors que les ſeigneurs menaſſent les Bonzes qui sont leurs preſtres, ou cerchent occaſion de les ruyner en quelque ſorte que ce ſoit, leſdits Bonzes gaignent au pied, & abandonnant leurs temples & idoles, ſe retirent ailleurs pour crainte de la mort, ou de la perte des biens temporels, ou pour le moins taſchent auecques grands dons, & preſens, d’appaiſer leur indignation, & cholere. On a opinion que la