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des noſtres de tout ce qu’on braſſoit contre luy. Le pere deſpeſcha Iean Iapponois au Roy, qui pour lors eſtoit en la montaigne à trois lieues d’icy, auec le Prince son fils, & aduertit ſon Alteſſe par le menu, de tout ce qui ſ’eſtoit paſſé ſuiuant les informations, qu’il auoit porté quand & foy. Le Roy reſpondit, que ſans faulte Cicacata auoit tort, veu que luy meſme auoit mené ſon fils à l’Egliſe pour luy faire ouyr la parolle de Dieu, & que le pere Cabral l’auoit entretenu vn an & demy auant que le baptiſer, pour le mieux ſonder, ioinct qu’il dependoit de la volonté d’vn chacun de choiſir telle loy qui luy ſembleroit la meilleure : neantmoins, que pour ceſte heure il eſtoit expedient qu’il diſſimulaſt & feiſt ſemblant de n’en rien ſçauoir, pour ne donner occaſion à Cicacata homme bouillant de ſon naturel de remuer & embrouiller les cartes, mais qu’il promettoit bien de mettre la main à bon eſcient auec le temps à ceſt affaire, lequel il auoit en ſinguliere recommandation.

La Royne derechef ſollivitoit ſon frere de ne ceſſer aucunement iuſques à ce qu’il euſt fait plier ſon fils, autrement qu’elle ne luy donneroit iamais ſa fille pour femme. Cecy fut cauſe, que Cicacata renuoya au pere Cabral