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dv Iappon.

traire tant plus il les a perſecutez, & ruiné leurs temples, d’autant a il plus proſperé, & conquesté nouueaux pays, royaumes, & richeſſes. Somme quand à ce que ſon excellence requeroit que les noſtres feiſſent tant que ſon fils abandonnaſt la foy : il reſpondit, que telle requeſte de ſon excellence procedoit de ce qu’il n’entendoit pas encores bien la pureté, & sincerité de la loy de Dieu, laquelle ne ſouffroit, ny approuuoit aucun péché pour petit qu’il ſçeuſt eſtre beaucoup moins vne telle, & ſi lourde offenſe, que ceſte-cy, & principalement en ceux qui ont charge de ſemer la parolle de Dieu, & inſtruire les autres, & pourtant qu’il ſ’aſſeuraſt, que pluſtoſt les peres expoſeroient la vie, & conſentiroient à la deſtruction de toutes les Egliſes du Iappon, voire de tout le monde, que de donner vn ſemblable conſeil à Chreſtien quel qui ce fuſt. Que son excellence pluſtoſt deuoit laiſſer en paix ſon fils, ſans le plus troubler ny moleſter pour le regard de ſa foy, & conſcience, qu’au reſte il faiſoit bon, que Simon luy feroit touſiours trèshumble, & treſobeyſſant. En ce meſme temps accreurent ſi fort les perſecutions & faſcheries de Simon, qu’il ſignifia par lettres au pere Cabral, qu’il eſtoit deſia las de tant endurer, & pourtant le prioit de certiorer le Roy par quelqu’vn