Page:Luís Fróis et al. - Lettres du Iappon - 1580.djvu/29

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
lettres

congneuë) il y auoit des Roys Chreſtiens, leſquels gouuernoient le monde, & commandoient à d’autres Roys beaucoup plus grands en dignité, que n’eſtoit le Roy de tout le Iappon, & que neantmoins le plus grand honneur qu’ils auoient eſtoit de ſouuent frequenter les Egliſes, là où ils ſe retirent pour recognoiſtre le Createur de l’vniuers, & Sauueur du monde pour leur ſeigneur & maiſtre, pour humblement luy demander ſon ayde, & faueur. Et que quant a ce, que Simon portoit le Chappelet au col, qu’en cela il pouuoit faire, ce qui luy plairoit, puis que ce n’eſtoit choſe eſſentiele de noſtre loy mais quant à la frequentation de l’Egliſe, que ſon excellence ſe perſuadaſt, que nous ne luy donrions conſeil, qui l’en peuſt deſtourner. A la troiſieſme, qui faiſoit mention de l’extermination de leurs dieux, fit reſponce le pere Cabral que l’on n’en eſtoit encores venu là, mais quand bien il aduiendroit en brief, ce n’eſtoit choſe dommageable auſdits royaumes, comme l’experience l’auoit monſtré à Nabunanga, lequel eſtant Gentil, & le plus grand de tous les ſeigneurs du Iappon, eſtoit auſſi le plus grand ennemy, & le plus grand perſecuteur de Camis & Fotoques, & toutesfois tant ſ’en faut, qu’il ait eſté chaſtié de ſes dieux, comme les Gentils, le penſant deterrer luy predisoient, qu’au con-