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dv Iappon.

premiere propoſition, que ſon excellence n’auoit aucune raison de ſe douloir, que ſon fils fuſt Chreſtien veu que luy meſme l’auoit ſollicité d’ouyr la doctrine Chreſtienne, & que luy meſme l’auoit conduit & amené pour ceſt effect à l’Egliſe. Par ainſi, ſi en ce il y auoit de la faute, il la deuoit imputer à ſoy meſmes. Et quant a ce qu’il ſe plaignoit de la deſobeyssance de ſon fils, il reſpondoit, que l’experience en pluſieurs occurrences auoit deſia monſtré euidemment le contraire, & ſpecialement à ſon retour de Figen, lors qu’ayant receu vn petit mot de lettre, il ſe ſoubmit promptement à faire tout ce que ſon excellence luy commanderoit, combien que pour lors il ne fuſt encores Chreſtien, & que depuis qu’il ſ’eſtoit baptiſé, il ne pouuoit en cela auoir beaucoup failly, veu qu’il y auoit ſi peu de iours qu’il auoit receu le bapteſme. A la ſeconde il reſpondit, qu’aux royaumes de Meaco il y auoit des Cungues, & Voiacats Chreſtiens, qui n’eſtoient en rien moindres & inferieurs à ſon fils, & que ſon nepueu Dom Sebaſtien fils du Roy de Bungo eſtoit auſſi Chreſtien : & qui plus eſt, qu’aux royaumes d’Europe (à comparaiſon deſquels le Iappon n’eſtoit eſtimé qu’vne petite iſle n’a gueures in-