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que auant, que ſon fils se rengeaſt à la foy & religion Chreſtienne, il portoit tel reſpect, & obeyſſance qu’il eſtoit conuenable : mais, que de puis il luy auroit eſté rebelle, & deſobeyſſant en pluſieurs choſes, parquoy il ſe douloit & eſtoit fort marry de ce que ledit pere l’auoit baptiſé. La ſeconde, qu’eſtant ſon fils de ſi grande & noble maiſon, ſon honneur eſtoit grandement intereſſé de ce, qu’il alloit ſi ſouuent à l’Egliſe, & qu’il portoit le Chapellet au col. La troiſieſme eſtoit, que y ayant tant de temples deſdiez à Camis, & Fotoques, (qui ſont leurs Dieux) tant au royaume de Figen, comme en ſes autres ſeigneuries bien pourueus de bonnes rentes, & remarquez pour les grandes feſtes & ſolemnitez annuelles qu’on y faiſoit, ſi Cicatora perſeueroit en la loy Chreſtienne, le culte, & honneur de ces ſiens dieux ſeroit eſteinct, les rentes perdues, & les ſolennitez abolies. Et pour ces regards il demandoit inſtamment du pere Cabral, qu’il vouſſiſt donner conſeil à ſon fils d’abandonner la foy, & qu’en recompenſe il ne manqueroit de faire autant de faueurs aux Chreſtiens, & aduancer autant le progrez de la conuerſion des Gentils, comme ſi Cicatora fuſt touſiours auecques nous. Le pere Cabral fit reſponce à la