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dv Iappon.

qu’il pleuſt bien fort, eſtant iour de Samedy, affin que couchant en ſa maiſon il peut le Dimenche matin ouyr la Meſſe, choſe qu’il deſiroit, treſardamment. Et combien que le Dimenche il ne ceſſat de pleuuoir, il ne laiſſa pourtant devenir à noſtre Egliſe à beau pied, là où durant la Meſſe il fut touſiours à genoux, adorant le treſſainct Sacrement auec autant de reuerence & deuotion comme ſi deſia il y eut pluſieurs annees qu’il euſt eſté Chreſtien. Ie vous laiſſe à penſer la ioye & conſolation qu’eurent lors les Chreſtiens le voyant à l’Egliſe : il ouyſt auſſi le ſermon que fit le P. François Cabral auquel il print occaſion par la preſence de Sîmon de le conforter en noſtre ſainte foy, luy propoſant le ſalaire ſi grand que Dieu pour peu de trauail qu’on a ſouffert pour ſon amour en ceſte vie, à accouſtumé de rendre à ſes eſleuz en la vie eternelle. Apres le ſermon, Simon dit à tous les Chreſtiens, qui eſtoient la preſens, que combien que (pour eſtre nouuellement conuerty) il ne ſçeut encores, & n’entendit les myſteres repreſentez en la ſaincte Meſſe, que neantmoins toutes les ceremonies, qu’il auoit veu en icelle luy ſembloient ſainctes, pleines de hauts & admirables ſecrets, & de conſolation à eux, qui, les entendoient, & qu’il leur