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dv Iappon.

mens ſuruinſent.

Estant arriué Cicatora à Bungo ſon pere auoit deſir de le faire, condeſcendre à quelque choſe, à laquelle il ne ſe fut iamais voulu plier, ou auecques grand’difficulté : Dequoy ſ’eſtant prins garde Cicatora il vouluſt preuenir ſon pere, & ſ’en alla droit au Roy luy contant par le menu toutes les iniures, & mauuais traictemens, qu’on luy auoit fait auecques toutes les circonſtances des temps, lieux, & perſonnes, refutant de poinct en poinct auecques raiſons preignantes & efficaces tout ce qu’on luy mettoit ſus, tellement, que le Roy non ſeulement demeura conuaincu, mais auſſi eſtonné de la viuacité de ſon eſprit, & de voir en vn enfant de ſeize ans ſi grand ſens, & prudence. Parquoy ne pouuant le Roy, ny le Prince ſon fils, qui ſe trouua preſent, perſuader à Cicatora de condeſcendre à tout ce que ſon pere vouloit de luy, le licencierent, & renuoierent en ſa maiſon. Voyant donques Cicacata, qu’il ſe tourmentoit en vain, il l’enuoya icy en noſtre maison vn de ſes principaux gentilshommes, lequel (comme de ſoy meſme, & non comme enuoyé d’autruy) dit à noſtre frere Iean, que Cicatora n’obeiſſoit pas à ſon pere, & que puis qu’il feroit plus par ſaperſuaſion, que d’aucun autre, il luy