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LE MIROIR DES JOURS


CHARME DANGEREUX


 
Le charme dangereux de la mort est en toi,
Automne, on le respire en ton souffle, on le boit,
Tu fais le ciel couleur de cendre et de fumée,
Et ton ombre est si douce, ô saison bien-aimée,
Que dès qu’elle a touché, pâle encor, notre seuil,
L’âme faible s’y couche ainsi qu’en un cercueil,
Elle entend s’élever tes plaintes à nos portes
Dans le frémissement soyeux des feuilles mortes ;
Elle sait que les yeux des astres sont fermés,
Que les ardents parfums des fleurs se sont calmés,