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LE MIROIR DES JOURS


DOUCE TROMPERIE


 
Je ne suis pas si fou, ma chère enfant, de croire
Aux rêves que je fais et qui, dans ma mémoire,
Comme sur un papier vieilli des mots tracés,
Ont paru clairement et sont presque effacés.
Aussi, sans nul regret comme sans amertume,
J’en ébauche souvent le croquis à la plume.
Nés du désir, ils sont passagers comme lui,
Et c’est parce qu’une heure en mon âme ils ont lui,
Parce que chaque jour je pourrai les reprendre,
Que de leur doux plaisir je ne puis me défendre.