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grands maîtres. Je n’ai pu les goûter qu’à peine, manquant tout à fait de préparation. C’est par des bouquins que me passaient mes amis, que je me suis mis au courant et que le mal de rimer m’a pris. Je dis le mal de rimer, mais pour moi ce n’était pas un mal, c’était plutôt un bien, qui m’a, je le crois sincèrement, arraché au désespoir et à la mort. »

Ce sont donc bien réellement les rêves et les confidences d’une « Ame solitaire » que nous publions. Et nous croyons que l’œuvre de M. Lozeau comme celle de son émule Nelligan, trop tôt enlevé à la sympathie de ses amis, marque une orientation nouvelle de la jeune littérature canadienne française.