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vint causer avec moi, et me donner quelque encouragement. M. Rooney avait, si l’on peut dire, une expression heureuse, c’était un homme d’environ trente-cinq ans, de taille moyenne, brun ; il avait un barbe fine et épaisse qui lui encadrait le visage, lequel était un peu court, mais ses yeux étaient grands et bleus, et cet ensemble des plus caractéristique donnait à sa physionomie un reflet de jovialité et surtout d’énergie. Enfin c’était un vrai type de marin, chez lequel le courage et la bonté se lisaient à première vue.

Mon premier soin fut de visiter ma cabine et d’y installer mes bagages.

Peu de temps après le navire levait l’ancre.

Je fus prise alors d’une vague tristesse que je comprenais d’autant moins, que ce retour en Amérique me rapprochait de ma patrie. Pour m’arracher à cette funeste disposition, je me mis à examiner le navire. C’était un beau trois-mâts de huit cents tonneaux, bien gréé, et d’une forme gracieuse. À l’arrière, formant l’extrême partie du navire, était la dunette, sur le pont de laquelle on montait par un escalier. Je visitai l’intérieur de cette dunette qui