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être éloigné de plus de trente milles. Le capitaine avait vingt-deux hommes d’équipage ; il consentit à en laisser partir huit. Il fit ensuite jeter l’ancre près d’une côte vers laquelle nous avions pu avancer, et nous attendîmes le retour de ces courageux matelots qui se dévouaient d’eux-mêmes au salut de tous. Vingt-quatre heures après, ils revinrent avec un steamer qui nous prit à la remorque. C’est ainsi que nous fîmes notre entrée dans la rade de Hong-Kong, le 29 août, après soixante-seize jours de traversée.

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Le lendemain de mon arrivée, je fus mandée au consulat de France, ainsi que les autres passagers qui composaient notre navire, afin de constater la mort de ma malheureuse amie. Je fis au vice-consul, M. Haskell, un récit fidèle de la position dans laquelle je me trouvais ; il fut rempli de bienveillance pour moi et me conseilla de ne pas continuer une entreprise aussi malheureusement commencée. Je lui répondis que mon seul désir était de retourner en Californie. « Laissez-moi arrêter moi-même votre passage, me dit le vice-consul ; les recommandations que je donnerai à votre égard vous protégeront, je