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au bord des lèvres dansées lieux d’une effrayante majesté.

Nous traversâmes une bonne partie de ces montagnes Rocheuses dont l’accès était devenu de plus en plus difficile par suite de l’énorme quantité de neige qui encombrait les chemins. Nous pûmes voir sur notre passage la marque des pieds des ours gris, et, dans les excavation des rochers, des carcasses qui témoignent de leur voracité. Des traces de sang, encore fraîches sur la neige, attestaient même qu’ils nous avaient précédés de peu de temps, et qu’ils s’étaient sans doute enfuis avec leur proie au fond de leurs tanières.

À plusieurs milles de là, pressés par la fatigue, nous fîmes une halte chez des Américains qui avaient construit une hutte au milieu des neiges ; je les pris d’abord pour des brigands ; ce n’était que des aubergistes, qui nous vendirent, au poids de l’or, des côtelettes d’ours ; elles nous semblèrent fort appétissantes ; j’en avais déjà mangé à San-Francisco.

Entre ces montagnes Rocheuses et l’Orégon, on rencontre de belles plaines qui, en été, offrent l’aspect de la plus riche végétation, de vastes prairies