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Sidney, exclusivement occupées par des gens de cette nation.

J’eus aussi l’occasion d’aller visiter quelques Indiens qu’on avait faits prisonniers tout récemment et que l’on gardait à vue sur un terrain peu éloigné de la ville où ils s’étaient dressé des huttes, comme au fond de leurs forêts ; ils avaient été pris à la suite d’une expédition faite pour venger la mort d’un marchand américain qui s’était égaré dans les régions habitées par des peuplades sauvages et avait été massacré. Ces malheureux, attaqués à l’improviste dans leur retraite, expiaient peut-être le crime des vrais coupables. Il se trouvait parmi eux un vieillard fort âgé, qui semblait devoir expirer d’un moment à l’autre ; il se tourna avec effort et me montra sur sa poitrine une large et très-profonde blessure produite par une balle. À quelques pas de lui, était une jeune Indienne dans un état de prostration dont rien ne pouvait la distraire ; une grossière couverture l’enveloppait elle avait l’un des poignets brisé par une balle ; à son attitude, on l’aurait crue morte ; mais le regard s’arrêtait bientôt sur sa physionomie, empreinte d’une fierté sauvage ; ses traits étaient d’une