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partie, et lorsque le banquier annonce une nouvelle séance, si une pièce semble oubliée ou laissée sur le tapis, une seconde seulement, par un joueur distrait, un bras s’allonge vivement dans la foule et va saisir cette pièce, qui passe rapidement de la main au gousset. Les maisons de jeux foisonnent de ces individus, vivant de la sorte, au jour le jour ; ils emploient mille stratagèmes pour détourner l’attention d’un novice qui veut tenter la fortune c’est la plaie des joueurs non expérimentés ; mais il arrive souvent que des rixes terribles sont la suite de leur fraude éhontée, car un joueur s’apercevant qu’il a été volé, dans un accès violent, tuera comme un chien un de ces impudents fripons.

Toutes ces maisons sont pourvues de bons orchestres, dont l’harmonie fait une agréable diversion avec le son de l’or.

Il est aussi une classe d’individus très-redoutée de la population, et qui infestent ces lieux de leur présence comme tout autre endroit public. Je veux parler des hommes connus sous le nom de la Bande noire ; ils forment une société d’escrocs américains. Ce sont des voleurs émérites, fort bien vêtus, exer-