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de cristal, le contraste de toutes ces figures blanches et bronzées : le mélange de ces sociétés avait réellement un cachet des plus bizarres. Ainsi, autour de plusieurs rangs de tables tenues par des banquiers, et devant lesquelles étaient amoncelées des piles d’or, de monnaies et de lingots, se coudoyaient, se pressaient, se bousculaient, armés comme des corsaires ou des brigands calabrais, gentlemen, mineurs et matelots. Chacun pris dans la foule avait son type ; mais ce qu’on remarquait avec étonnement, c’est que la plupart, dans ces réunions, suivaient un enjeu quelquefois considérable sans qu’aucune passion réelle se lût sur leur physionomie, tant il est vrai que l’or, en ces temps de bonne moisson, avait peu de prix aux yeux de ces hommes. Lorsque ces maisons commencèrent à s’ouvrir, au moment où la fièvre de l’or régnait dans toute sa force, le jeu engendrait souvent des rixes violentes, et plus d’une fois, les joueurs trop heureux n’y reçurent pour payement que la balle d’un pistolet logée dans leur cervelle.

Il fut longtemps question de fermer ces maisons ; mais comme le gouvernement percevait des sommes