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temps avec nous, il s’enfuit au plus vite pour rejoindre les autres. Je poussai alors une exclamation de joie impossible à rendre ; plus prompte que la pensée, je m’élançai sur le pont. Il était bien vrai, nous étions seuls sur la jonque, laquelle se trouvait engravée dans le sable. Le but des pirates, en s’arrêtant en cet endroit, avait été de faire une provision d’eau douce, lorsqu’aux premières lueurs du jour, un steamer, masqué jusque-là par une pointe de terre, leur apparut. Ce steamer avait jeté l’ancre et déjà il envoyait des embarcations pour reconnaître la côte. C’est alors qu’effrayés du danger qui les menaçait, et ne pouvant démarrer, les pirates avaient préféré fuir en abandonnant leur jonque. Ils avaient gagné la terre en entrant dans l’eau jusqu’à mi-jambes ; nous les apercevions encore très-distinctement grimper en toute hâte le long du versant de la montagne. Ils traînaient avec eux ce qu’ils avaient pu emporter de leurs rapines ; les uns étaient chargés à dos, les autres portaient des fardeaux sur la tête ou sur les bras.

J’étais dans un saisissement qui ne peut se dépeindre. En les voyant ainsi disparaître, mes yeux se