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tombé à la mer, ils se hâtaient, à l’aide de cordages, de lui porter secours. Après quelques difficultés, ils parvinrent à le retirer, mais il était complètement asphyxié. De l’ouverture de notre case, je voyais le moribond, il était assez près de nous pour que l’eau qui dégouttait de son cadavre se répandît dans notre cellule ; ces méchants êtres, avec ou sans intention, l’avaient appuyé sur le panneau qui laissait une légère ouverture. Il paraît qu’on s’était aperçu trop tard de sa disparition, car tous les efforts tentés pour le rappeler à la vie furent vains, bien qu’on le frictionnât à lui arracher la peau. Après un quart d’heure de tumulte, nous entendîmes des imprécations, et le bruit d’une masse lourde qui tombait dans la mer.

C’en était fait de ce misérable.

Notre jonque continuait sa route, louvoyant le long des côtes. Le 15, elle fit la rencontre d’une flotte de pirates ; tous se réunissaient pour donner la chasse à une jonque marchande qu’on apercevait au loin sous le vent et qui faisait le trajet de Hong-Kong à Canton avec des passagers. La nôtre se mit de concert avec eux pour l’attaquer. Oh ! alors, les heures