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gée de passer derrière le palais de l’empereur et je me reculai saisie d’épouvante : devant moi, derrière moi, à côté, partout des nègres, négresses et négrillons, tous hideux, les uns de vieillesse, les autres de misère ou de maladie ; étendus au soleil et cherchant leur vermine. Vivant là comme un bétail humain, ils me regardaient avec un hébétement qui me fit mal, car quinze jours au Brésil n’avaient pas suffi pour me faire considérer les nègres comme des animaux ; et, de retour de mes voyages, je crois fermement encore qu’ils appartiennent à la race humaine.

Je visitai avec ravissement les environs de Rio, et, je ne puis oublier dans mes excursions celle de Tijuca, où nous arrivâmes, par les plus délicieux sentiers, à la région verdoyante où se précipite la cascade il nous fallut deux jours pour arriver là, mais nous fîmes halte dans une plantation où nous reçûmes le meilleur accueil. Le lendemain, au jour naissant, nous nous trouvâmes en face de la cascade sur laquelle le soleil reflétait mille teintes variées au milieu d’une enceinte de rochers. À ce beau spectacle, je dois dire à ma louange que je commençai à