Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/139

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ver ; je les regardais avec les yeux hagards, mais sans faire un seul mouvement. Un autre, que mon inertie irritait sans doute, fit tournoyer son sabre autour de ma tête. Ce geste menaçant ne pouvait qu’augmenter mon effroi, et je ne sais ce que je serais devenue, si, à ce moment, un grand cri ne se fût fait entendre et ne fût venu attirer leur attention..... Ce cri provenait d’un des leurs qui s’était laissé choir à fond de cale par l’ouverture de l’entrepont laissée ouverte. Les matelots qui se trouvaient les plus rapprochés de cet endroit se hâtèrent d’aller le retirer ; ils le rapportèrent sur le pont à moitié mort. Cet incident détourna l’intention qu’avaient les pirates de s’emparer de ma personne, car ils ne donnèrent pas suite à leurs menaces ; ils se contentèrent de faire une perquisition à l’intérieur. Cependant, nous n’étions pas encore au bout de nos alarmes ; un matelot accourut tout effaré. Plusieurs de ces maudits barbares, sous prétexte d’éclairer leurs recherches, promenaient, de côté et d’autre dans l’entrepont, des torches enflammées, et cela avec une indifférence qui marquait bien leur intention cruelle ; les étincelles volaient autour d’eux sur toutes choses inflam-