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aspect hideux et misérable, et son délabrement faisait mal à voir : il n’y avait pas un mètre carré où l’on put mettre les pieds.

Comme tous les agrès de la chaloupe avaient été enlevés, on fut obligé de les remplacer par de longs bambous qu’on parvint à découvrir dans la cale ; à l’aide de cordes, on adapta à ces mêmes bambous des planches destinées il faire le service des avirons. Des morceaux de toile furent ramassés, taillés et cousus ensemble pour faire une voile ; tout marchait au gré de nos désirs ; la nuit était venue. Nous allions enfin partir, lorsque nous aperçûmes deux jonques venant à pleines voiles dans notre direction ; elles eurent bientôt abordé ; nous nous réfugiâmes au plus vite dans nos cabines, après avoir fait disparaître, autant que possible, toutes traces de nos préparatifs. Les pirates qui débarquèrent vinrent d’abord s’assurer de notre présence ; plusieurs d’entre eux, portant des lanternes, nous les passèrent devant le visage, comme ils cherchaient quelqu’un. L’inquiétude fit place à la terreur, lorsque arrivés à moi, qui m’étais cachée derrière tous les autres, ils parurent joyeux et satisfaits. L’un d’eux me fit signe de me le-