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éprouvés traîtreusement ? C’est ce que nous ne pûmes savoir. Toujours est-il, que nous ne revîmes pas notre pirate. Nous finîmes par croire qu’il avait été retenu par la crainte de voir sa trahison découverte, ou d’être rejoint dans le cours de l’évasion par les autres jonques. Il avait pensé peut-être aussi que la somme qui lui était offerte ne compensait pas suffisamment le danger de mort auquel il s’exposait en nous tirant des mains de ses complices.

La nuit étant tout à fait venue, les jonques se détachèrent peu à peu des flancs du Caldera et gagnèrent le large. Il n’était pas probable qu’il en revînt en aussi grand nombre, car, de retour dans les villages, elles ne manqueraient pas d’annoncer que notre navire était complétement vide de sa cargaison.

Leur départ nous laissait la perspective d’une nuit plus calme que les précédentes ; mais, d’un autre côté, nous restions sans ressources sur notre navire délabré. Qu’allions-nous devenir ? Au loin, devant nous, était Macao, on en voyait la direction entre deux montagnes ; que de désespoir à cette vue ! La vie était là, si près de nous, et nous ne pouvions rien