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autour de moi, et cette lumière ne m’abandonna plus 1. »

L’âme de Tolstoï eut soif d’une croyance, non pas de l’une de celles que donnent les Églises existantes, croyances basées sur la Force, le Mensonge, le Mal ; mais d’une foi qui jaillisse de l’Unité, du Bien, de l’Idéal et de l’Amour.

Au début, Tolstoï pensait l’avoir trouvée chez le peuple, mais il finit par créer sa propre foi d’après laquelle il se mit à régler désormais son existence et sa conduite.

Cette foi peut se résumer par les deux sentences de Jésus de Nazareth 2 :

« Aimez-vous les uns les autres. » « Ne résistez pas au mal par le mal. »

III

Au milieu de ces recherches du sens de la vie, au milieu de ces tourments intérieurs, Tolstoï, avec sa famille, vint habiter Moscou, après dix-neuf ans de séjour à lasnaïa— Poliana. Le comte lui-même s’op posait à ce changement de lieu, mais la comtesse le désirait ardemment, le trouvant nécessaire à l’éduca tion de ses enfants.

A Moscou, Tolstoï se mit à visiter les quartiers pauvres. La misère de cette grande ville le frappa. A

(1) Confession. (2) Voir la deuxième partie de ce livre, ch. 11, la Religion et la Morale de Tolstoi.