X.
Yolande eut comme un regret en pensant qu’elle n’avait pas toujours été fort gracieuse envers le père de ce Prince Charmant.
Déjà Madame Isabeau l’entraînait vers l’appartement du marquis ; soudain, Catherinette, qui suivait Mademoiselle Yolande en soutenant la queue de sa robe de brocard gris, jeta un cri épouvantable, et s’exclama :
— Mademoiselle la comtesse ! arrêtez ! vous avez une grosse bête derrière vous !
Malgré la gravité des circonstances, Yolande en se retournant, et en voyant la figure pâmée de sa suivante, fut prise d’un accès de gaîté inextinguible et ne put que murmurer.
— À la bonne heure ! Je ne te le fais pas dire !
— Ah ! cette fois, ce n’est pas de moi qu’il s’agit ; voyez plutôt, Madame.
Madame Isabeau, mise en cause, ne put que donner raison à Catherinette. Une grosse araignée, velue et pattue, de l’espèce dite épeire diadème, si commune dans nos jardins, se promenait majestueusement sur l’épaule de la jeune demoiselle. À sa vue, Yolande poussa une exclamation de dégoût.
— Donnez-moi cette bête, dit Victor-Louis en in-