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IV.

Contrairement à toutes les opinions reçues, cette histoire, où il est pourtant assez question de merveilleux et d'étrange, se passe en plein jour ; ce qui semble prouver qu'elle est vraie en tous points : le mensonge seul aimant les ténèbres ; mais je n'ai rien à prouver ici, je dois me borner à raconter.

Nous sommes au commencement de l'année 1771, en Dauphiné naturellement, et naturellement aussi au château de la Sône. On a vu par ce qui précède, que François-Étienne Jubié, tout en ayant fait restaurer de son mieux et d'une façon assez intelligente, il faut en convenir, puisqu'il n'a rien démoli de ce qui restait, le château de la Sône, et tout en ayant aussi fait disposer une partie de l'antique résidence pour en faire son habitation, avait cependant renoncé à l'idée d'y établir sa manufacture. Bientôt même, il fit arranger dans les bâtiments neufs un logement destiné à sa famille, afin, disait-il, de la quitter moins souvent et de moins perdre de vue les intérêts de son industrie. Il n'alla plus au château que dans les occasions solennelles ; la vaste salle à manger qu'il avait fait meubler dans un style ancien ne s'ouvrait que lorsqu'il y avait quelque étranger de haute condition à recevoir ; de même les salons, de même les chambres à coucher.