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I.


Comme tous les pays historiques ayant longtemps joui de leur autonomie, le Dauphiné est riche de ces vieux donjons-citadelles jadis appelés maisons-fortes, que la féodalité planta sur les points attaquables ou défensibles de son territoire. Il n’est guère de village qui ne puisse montrer au curieux et à l’artiste la ruine de quelques-unes de ces forteresses, mais toutes s’effondrent et s’émiettent. À peine reste-t-il de l’une une ogive délicate, de l’autre un portail roman, de cette dernière une tourelle au balcon coquettement fouillé par le ciseau de quelque imagier artiste.

Partout les pans de murs crevasses se confondent avec les roches presque inaccessibles sur lesquelles sont assises leurs substructions, et sont couverts par cette végétation luxuriante de ronces, de pariétaires et de saxifrages s’emparant comme de son bien de toute demeure abandonnée.

Mais si le moyen-âge couvrit notre sol de tours,