Page:Louis de Lyvron - Fusains, 1867.pdf/4

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

– Si j’étais un peuplier, soupira mon âme, je chanterais pendant que tombent les feuilles de mon été. Alors une voix, dans les branches, dit : « À l’automne, les peupliers chantent parce qu’ils savent que la terre n’est qu’un palier de l’escalier lumineux. »

J’essuyai mes larmes et je courus répéter à la bien-aimée ce que j’avais entendu. Souriante, elle tendit à mes lèvres ses doux yeux.


Maintenant ma bien-aimée ne tremble plus. Chaque matin, elle cueille les pâles fleurs de mes nuits, et, lorsqu’elle en aura tressé une couronne de mariée, elle dira au vent d’automne : « Emporte nos âmes au pays où le printemps est éternel. »

A. de L’.


18 septembre 1867.