n’a rien appris et elle sait tout, elle n’a rien vu et elle a tout deviné… Louise ressemble peut-être à celle que j’aimerais…
Emportez mes rêves, vaisseaux bleus.
on jardin va, du ruisseau échappé de l’aqueduc,
à la crête de la falaise blanche dont les
flancs verticaux portent quelques buissons de lentisques
et des touffes d’ajoncs. Il est planté d’oranger
et de grenadiers.
Lorsque le rossignol chante dans les grenadiers, lorsqu’une fine vapeur flotte, comme un voile, sur l’aqueduc rompu, lorsque les étoiles paillètent la rade endormie, je vois passer, entre le ciel et la terre, celle que j’aimerais si elle était une femme. Ses longs cheveux sont dénoués, ses yeux regardent en haut et ses doigts tirent de vagues accords d’une harpe d’ébène.
Roses bleues, parfumez mes rêves.
iétro est un grand et maigre vieillard aux pommettes
saillantes, au nez droit et mince, aux gros
sourcils rudes tombant sur des yeux d’un bleu gris. Il
est le patron d’une barque à voile triangulaire, et je
l’accompagne à la pêche, quand mes rêves sont plus
hauts que les colonnes torses de ma galerie.