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commentaires sur la grammaire esperanto

Par conséquent, si la préposition ne suffit pas à marquer qu’on se dirige vers le point en question (au propre ou au figuré), il faudra nécessairement ajouter l’n accusatif au complément, d’après la règle 13. Par contre, si la préposition, par sa signification même, suffit pour marquer la direction, ou si on est déjà dans le lieu en question, le complément restera au nominatif d’après la règle 8.

Ceci résulte des deux règles mêmes, de la pratique constante du docteur Zamenhof et de l’explication détaillée qu’il a donnée sur ce point dans l’Esperantisto.

Exemples : Le chat saute sur la table (il y va). La kato saltas sur la tablon. — Je me charge de cette affaire. Mi prenas sur min tiun ĉi aferon (au moral l’affaire va d’où elle était sur lui). — Il alla à la table. Li iris al la tablo (pas d’accusatif, la préposition al suffisant à marquer la direction vers). — Courez jusqu’à l’église. Kuru ĝis la preĝejo (pas d’accusatif, ĝis suffisant à marquer la direction vers). — L’enfant courait, sautait, dansait dans la cour. La infano kuris, saltis, dancis en la korto (il y était, donc pas d’accusatif). — Jetez ceci sous la table. Ĵetu tion ĉi sub la tablon (l’accusatif, car l’objet y va). — Laissez cela sous la table. Lasu tion sub la tablo (pas d’accusatif, car l’objet y est). — Venez chez moi. Venu ĉe min.

Comme on l’a vu par l’exemple Mi iras Parizon, on peut sous-entendre la préposition devant les noms de villes ou de pays dans lesquels on va.

Exemples : Nous allons à Rome. Ni iras (en) Romon. — J’irai bientôt en France. Mi baldaŭ iros (en) Francujon. — Viendrez-vous avec nous en Amérique ? Ĉu vi venos kun ni (en) Amerikon ?