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emploi des modes

peut-être toujours, dans une incertitude agaçante entre l’indicatif et le subjonctif. De fait, qui d’entre nous oserait soutenir qu’il ne viole jamais les principes de nos grammaires pour l’emploi des modes ? Dans le cas présent l’Esperanto dirait : Kvankam mi estas malsana, quoique je suis malade. Le fait est certain, il relève donc de l’indicatif.

Se io fossi ricco, sarei contento, dit l’Italien, avec l’imparfait du subjonctif. Si j’étais riche, je serais content, dit le Français, avec celui de l’indicatif. Pourquoi cette opposition de modes ? Tient-elle encore à la conjonction ? Vous l’avez dit. Celle-ci est même particulièrement fantasque : ici elle veut le subjonctif, là elle réclame l’indicatif, et ailleurs elle exige encore autre chose. Aussi, pourquoi la consulter, nous dit l’Esperanto ; ne vous en inquiétez pas et ne tenez compte que de l’idée. Dans cette phrase et dans tous les cas analogues, vous voulez si bien marquer la condition, que vous employez, à cause de cela, le conditionnel dans la proposition principale. Pourquoi donc ne l’employez-vous pas aussi dans la proposition subordonnée qui pose précisément la condition ? Pourquoi ne dites-vous pas, conformément à la logique : Si je serais riche, je serais content ? Se mi estus riĉa, mi estus kontenta. Eh bien ! c’est précisément ce que fait toujours l’Esperanto. Dans cette langue, ce n’est pas une conjonction, un mot, une locution quelconque, mais uniquement l’idée à rendre qui détermine le mode.


INDICATIF

L’Indicatif. — Il est réellement, en Esperanto, ce qu’il est par définition dans nos langues : le mode de la certitude. Par conséquent, tout ce qui est