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Et Juliette exposa à Léontine tout un projet, prouvant à sa nouvelle amie qu’elle ne manquait pas d’ingéniosité.

La jeune épouse Benoît conclut :

— De cette façon, j’obtiendrai le divorce à mon profit et il sera obligé de me faire une rente. Ça sera bien fait. Ça lui apprendra à être aussi naïf…

— Et à m’avoir trompée aussi odieusement…

M. le Directeur dormait toujours, ses ronflements sonores indiquaient qu’il reposait sans méfiance, croyant sa jeune femme à côté de lui…

Léontine et Juliette en profitèrent pour s’éclipser et descendre retrouver leurs amis, à qui elles firent part du nouveau plan qu’elles avaient conçu.

Albert l’approuva pleinement et il fut convenu qu’il retournerait immédiatement à Paris avec Robert et Léontine.

Il était bien hésitant, Albert, et se demandait s’il n’avait pas tort de laisser ainsi sa petite amie seule avec Prosper Benoît.

Mais Juliette le rassura :

— Oh ! mon chéri ! lui dit-elle en lui sautant au cou, tu peux partir sans crainte.

« D’abord, c’est juré entre Léontine et moi…

« Et puis, ce Prosper il me dégoûte… Il ronfle !

— D’ailleurs, intervint Fernande, je reste moi, et je velllerai à ce que les conventions soient respectées. Vous pouvez compter sur moi !…

Albert et Léontine comptèrent donc sur Fernande et ils prirent le premier train se dirigeant vers Paris.

Quant à Juliette, elle remonta dans sa chambre. Cependant elle ne se recoucha pas à côté de son mari.

Elle revêtit un peignoir et s’assit dans un fauteuil.

Elle avait pour cela allumé naturellement l’électricité, risquant de réveiller Prosper. Mais Prosper dormait si profondément que la lumière ne le réveilla pas.

Lorsqu’il ouvrit les yeux, il manifesta son étonnement de voir sa jeune femme levée.

— Qu’y a-t-il encore ? dit-il, que je te vois debout.

— Il y a que j’ai été souffrante ; je me suis levée et je suis descendue prendre une tasse de tisane.

— Pourquoi ne pas m’avoir réveillé ?

— Vous dormiez trop bien. Je n’ai pas voulu vous déranger.

Elle lui disait vous, sans prendre garde que lui la tutoyait…

— Et tu es mieux, maintenant, demanda-t-il ?

— Oh ! J’ai encore très mal à la tête.

— Il faut te recoucher.