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reuse, afin que M. Benoît fût le moins brillant possible le soir de ses noces.

Léontine était, comme bien l’on pense, absolument de cet avis et jamais son amant ne l’avait connue si passionnée.


Voilà qui vaut un baiser
(page 12).

Il ne put s’empêcher de lui en faire la réflexion.

— T’en plaindrais-tu par hasard ? lui demanda sa maîtresse.

— Oh non ! Pas du tout, Au contraire ce renouveau m’enchante…

— Le traître, pensa Léontine, comme il cache son jeu !

Mais elle ajouta :

— Tu comprends, tu vas me quitter pendant longtemps. Cette longue séparation m’est si pémible (ici Léontine soupira) que je veux, avant que tu ne partes, me griser d’amour.

— J’ai peur d’être bien fatigué pour le voyage…

— Oh ! Voyez-vous ça ! Tu as peur d’être fatigué… Eh bien ! Tant mieux. De cette façon, tu auras moins l’envie de me tromper.

— Peux-tu faire pareille supposition ?

— D’ailleurs, j’y veillerai… quoique éloignée de toi… J’ai même envie d’aller te retrouver…

En entendant cette déclaration inattendue, Prosper Benoît bondit :

— Tu n’y penses pas !

« Et puis, la grosse maison que je représente n’admettrait pas que je me fasse accompagner par une femme dans un voyage d’affaires.

— Vraiment ! Les directeurs de cette maison sont sévères !

Prosper Benoît pourtant était très ennuyé des exigences amoureuses de son amie.

Il craignait de ne plus être en forme pour le soir de son mariage, et il éprouvait le besoin de prendre une semaine de repos.