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— M’allier avec vous ? Pourquoi ?

— N’ai-je pas les mêmes raisons que vous d’être furieux de ce mariage qui me ravit ma maîtresse ?…

— Certes… quoique les miennes ce ne soit pas la même chose.

— J’ai juré, en tous cas, que M. Benoît ne coucherait pas avec sa femme…

— Il ne le faut pas, à aucun prix… vous avez raison.

— Alors, d’accord avec des amis dévoués qui m’apportent leur concours, j’ai un plan…

« Ce plan, vous vous êtes trouvée là providentiellement pour le compléter…

— Disposez de moi, Monsieur, je vous suis toute acquise. Je ferai tout ce qu’il faudra pour me venger…

— Nous nous vengerons en même temps tous les deux. Mais, pour réussir, M. Benoît ne doit se douter de rien.

« Par conséquent, lorsqu’il reviendra, accueillez-le comme de coutume, sans paraître rien savoir…

« Pour le reste, je vais vous expliquer notre projet.

Et Albert fournit à sa nouvelle alliée de longues explications. Léontine approuva tout ce que méditait le jeune artiste… et elle entra entièrement dans le complot.

iv

Veillée des armes.


Le jour où Mlle Juliette Arnaud allait devenir légitimement Mme Prosper Benoît, était proche. On s’y préparait avec fièvre, côté Arnaud et côté Benoît.

Une seule chose l’ennuyait bien un peu, c’est la façon dont elle pourrait donner à son mari l’illusion jusqu’au bout… mais elle trouva une amie obligeante qui lui fournit sur ce point de précieux conseils qu’elle mit à profit, au grand dam d’ailleurs d’Albert, à qui elle fit comprendre qu’il devait rester sage pendant les huit jours qui précéderaient le mariage.

— Tu comprends, mon chéri, il le faut… C’est pour sauvegarder mon honneur :…

« Après nous nous rattraperons.

Albert maudit une fois de plus le directeur, et cette déconvenue affermit davantage encore sa résolution de vengeance.

Quant à Léontine, elle était si bien entrée dans les vues d’Albert qu’elle jouait à la perfection le rôle qui lui avait été assigné.

Ce rôle, pour le moment, consistait à se montrer très amou-