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se rappelle les mémoires que les factieux ont eu l’adresse de faire venir de plusieurs provinces, et les mouvemens de Paris pour faire manquer les députés à une des principales clauses portées dans tous leurs cahiers, qui portoient que la confection des lois se feroit de concert avec le roi. Au mépris de cette clause, l’Assemblée a mis le Roi tout-à-fait hors de la Constitution, en lui refusant le droit d’accorder ou de refuser sa sanction aux articles qu’elle regarde comme constitutionnels, en se réservant le droit de ranger dans cette classe ceux qu’elle juge à propos, et en restreignant sur ceux réputés purement législatifs la prérogative royale à un droit de suspension jusqu’à la troisième législature, droit purement illusoire, comme tant d’exemples ne le prouvent que trop.

» Que reste-t-il au Roi, autre chose que le vain simulacre de la royauté ? On lui a donné vingt-cinq millions pour les dépenses de sa liste civile, mais la splendeur de la maison qu’il doit entretenir pour faire honneur à la dignité de la couronne de France, et les charges qu’on a rejetées dessus, même depuis l’époque où ces fonds ont été réglés, doivent en absorber la totalité.

» On lui a laissé l’usufruit de quelques-uns des domaines de la couronne, avec plusieurs formes gênantes pour leur jouissance. Ces domaines ne sont qu’une petite partie de ceux que les rois ont possédés de toute ancienneté, et