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titude égarée. L’art des factieux a été bien grand pour faire envisager sous des couleurs si noires une troupe aussi fidèle, et qui venoit de mettre le comble à la bonne conduite qu’elle avoit toujours tenue. Mais ce n’étoit pas tant contre les gardes-du-corps que leurs intentions étoient dirigées, que contre le roi lui-même : on vouloit l’isoler entièrement, en le privant du service de ses gardes-du-corps dont on n’avoit pas pu égarer les esprits, comme on avoit réussi auprès de ceux du régiment des gardes-françoises, qui, peu de temps auparavant, étoient le modèle de l’armée.

» C’eſt aux soldats de ce même régiment, devenu troupe soldée par la ville de Paris, et aux gardes nationaux volontaires de cette même ville, que la garde du Roi a été confiée. Ces troupes sont entièrement sous les ordres de la Municipalité de Paris, dont le Commandant-général relève ; le Roi, gardé ainsi, s’est vu par là prisonnier dans ses propres États ; car comment peut-on appeler autrement l’état d’un Roi qui ne commande que pour les choses de parade à sa garde, qui ne nomme à aucune des places, et qui est obligé de se voir entouré de plusieurs personnes dont il connoît les mauvaises intentions pour lui et pour sa famille. Ce n’est pas pour inculper la garde nationale parisienne et ses troupes du centre, que le roi relève ces faits ; c’est pour faire connoître l’exacte vérité : et, en la faisant connoître, il a