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réfractaire à la Loi. Le lendemain sa majesté monte en voiture pour partir, mais arrivée à la porte des Tuileries, une foule de peuple parut vouloir s’opposer à son passage ; et c’est bien avec de la peine qu’on doit dire ici, que la garde nationale, loin de réprimer les séditieux, se joignit à eux et arrêta elle-même les chevaux. En vain, M. de La Fayette fit-il tout ce qu’il put pour faire comprendre à cette garde l’horreur de la conduite qu’elle tenoit, rien ne put réussir ; les discours les plus insolens, les motions les plus abominables retentissoient aux oreilles de sa majesté ; les personnes de sa maison qui se trouvoient là, s’empressèrent de lui faire au moins un rempart de leurs corps, si les intentions qu’on ne manifestoit que trop venoient à s’exécuter ; mais il falloit que le roi bût le calice jusqu’à la lie ; ses fidèles serviteurs lui furent encore arrachés avec violence ; enfin, après avoir enduré pendant une heure trois quarts tous ces outrages, sa majesté fut contrainte de rester et de rentrer dans sa prison : car, après cela, on ne sauroit appeler autrement son palais. Son premier soin fut d’envoyer chercher le directoire du Département, chargé par état de veiller à la tranquillité et à la sûreté publique, et de l’instruire de ce qui venoit de se passer. Le lendemain elle se rendit elle-même à l’Assemblée nationale pour lui faire sentir combien cet événement étoit contraire même à la nouvelle