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bataillon capable d’en imposer aux mal-intentionnés ; ils excitèrent une émeute à Vincennes, et firent courir, à dessein, le bruit que l’on se serviroit de cette occasion pour se porter aux Tuileries, afin que les défenseurs du Roi pussent se rassembler comme ils l’avoient déjà fait, et qu’on pût dénaturer les intentions aux yeux de la Garde Nationale, en leur prêtant les projets des forfaits mêmes contre lesquels ils s’armoient. Ils réussirent si bien à aigrir les esprits, que le roi eut la douleur de voir maltraiter sous ses yeux, sans pouvoir les défendre, ceux qui lui donnoient les plus touchantes preuves de leur attachement. Ce fut en vain que sa majesté leur demanda elle-même les armes qu’on leur avoit rendues suspectes. Ce fut en vain qu’ils lui donnèrent cette dernière marque de leur dévouement ; rien ne put ramener ces esprits égarés, qui poussèrent l’audace jusqu’à se faire livrer, et briser même ces armes dont le roi s’étoit rendu dépositaire.

» Cependant le roi, après avoir été malade, se disposoit à profiter des beaux jours du printemps pour aller à Saint-Cloud, comme il y avoit été, l’année dernière, une partie de l’été et de l’automne. Comme ce voyage tomboit dans la semaine-sainte, on osa se servir de l’attachement connu du roi pour la religion de ses pères, pour animer les esprits contre lui ; et dès le Dimanche au soir, le club des Cordeliers se permit de faire afficher un arrêté, dans lequel le roi lui-même est dénoncé comme