Page:Louis XVI - Déclaration du Roi adressée à tous les Français, à sa sortie de Paris, 1791.djvu/21

Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 21 )

cette motion, au-lieu d’être rejetée avec l’indignation qu’elle auroit dû exciter, étoit applaudie. L’Assemblée, de son côté, non contente de dégrader la royauté par ses décrets, affectoit même du mépris pour la personne du roi, et recevoit d’une manière impossible de qualifier convenablement les observations du roi sur les décrets de la nuit des 4 et 5 août.

» Enfin, arrivèrent les journées des 5 et 6 Octobre : le récit en seroit superflu, et sa majesté l’épargne à ses fidèles sujets ; mais elle ne peut pas s’empêcher de faire remarquer la conduite de l’Assemblée pendant ces horribles scènes. Loin de songer à les prévenir, ou du moins à les arrêter, elle resta tranquille, et se contenta de répondre à la motion de se transporter en corps chez le roi : que cela n’étoit pas de sa dignité.

» Depuis ce moment, presque tous les jours ont été marqués par de nouvelles scènes plus affligeantes les unes que les autres pour le Roi, ou par de nouvelles insultes qui lui ont été faites. À peine le Roi étoit-il aux Tuileries, qu’un innocent fut massacré, et sa tête promenée dans Paris, presque sous les yeux du Roi. Dans plusieurs provinces, ceux qui paraissoient attachés au Roi ou à sa personne, ont été persécutés ; plusieurs même ont perdu la vie, sans qu’il ait été possible au Roi de faire punir les assassins, ou même d’en témoigner sa sensibilité. Dans le jardin même des