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osèrent, dès le lendemain, à Versailles, faire insulter M. l’archevêque de Paris, le poursuivre à coup de pierres, et mettre sa vie dans le plus grand danger. Lorsque l’insurrection éclata dans Paris, un courrier que le roi avoit envoyé fut arrêté publiquement, fouillé, et les lettres du roi même furent ouvertes. Pendant ce temps, l’Assemblée nationale sembloit insulter à la douleur de sa majesté, en ne s’occupant qu’à combler de marques d’estime ces mêmes ministres dont le renvoi a servi de prétexte à l’insurrection, et que depuis elle n’a pas mieux traités pour cela. Le roi s’étant déterminé à aller porter de lui-même des paroles de paix dans la capitale, des gens apostés sur toute la route eurent grand soin d’empêcher ces cris de vive le roi, si naturels aux François ; et les harangues qu’on lui fit, loin de porter l’expression de la reconnoissance, ne furent remplies que d’une ironie amère.

» Cependant l’on accoutumoit de plus en plus le peuple au mépris de la royauté et des loix : celui de Versailles essayoit de pendre deux housards à la grille du château, arrachoit un parricide au supplice, s’opposoit à l’envoi d’un détachement de chasseurs, destiné à maintenir le bon ordre ; tandis qu’un énergumène faisoit publiquement au Palais-Royal la motion de venir enlever le roi et son fils, de les garder à Paris et d’enfermer la reine dans un couvent, et que