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nellement protesté contre tous les actes émanés de lui pendant sa captivité, croit devoir mettre sous les yeux des François et de tout l’Univers le tableau de sa conduite, et celui du gouvernement qui s’est établi dans le royaume.

» On a vu sa majesté au mois de juillet 1789, pour écarter tout sujet de défiance, renvoyer les troupes qu’elle n’avoit appelées auprès de sa personne, qu’après que les étincelles de révolte s’étoient déjà manifestées dans Paris et dans le régiment même de ses gardes ; le roi, sûr de sa conscience et de la droiture de ses intentions, n’a pas craint de venir seul parmi les citoyens armés de la capitale.

» Au mois d’octobre de la même année, le roi, prévenu depuis long-temps des mouvemens que les factieux cherchoient à exciter, fut, dans la journée du 5, averti assez à temps pour pouvoir se retirer où il l’eût voulu ; mais il craignit qu’on ne se servît de cette démarche pour allumer la guerre civile, et il aima mieux se sacrifier personnellement, et, ce qui étoit plus déchirant pour son cœur, mettre en danger la vie des personnes qui lui sont le plus chères. Tout le monde sait les événemens de la nuit du 6 octobre, et l’impunité qui les couvre depuis près de deux ans ; Dieu seul a empêché l’exécution des plus grands crimes, et a détourné de la nation française une tache qui auroit été ineffaçable.