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envoyant des représentans à l’Assemblée nationale ? désiriez-vous que l’anarchie et le despotisme des clubs remplaçassent le gouvernement monarchique sous lequel la nation a prospéré pendant quatorze cents ans ? désiriez-vous voir votre roi comblé d’outrages, et privé de sa liberté, pendant qu’il ne s’occupoit que d’établir la vôtre ?

» L’amour pour ses rois est une des vertus des François, et sa majesté en a reçu personnellement des marques trop touchantes pour pouvoir jamais les oublier. Les factieux sentoient bien que tant que cet amour subsisteroit, leur ouvrage ne pourroit jamais s’achever ; ils sentirent également que pour l’affoiblir, il falloit, s’il étoit possible, anéantir le respect qui l’a toujours accompagné ; et c’est la source des outrages que le roi a reçus depuis deux ans, et de tous les maux qu’il a soufferts. Sa majesté n’en retraceroit pas ici l’affligeant tableau, si elle ne vouloit faire connoître à ses fidèles sujets l’esprit de ces factieux qui déchirent le sein de leur patrie, en feignant de vouloir la régénérer.

» Ils profitèrent d’abord de l’espèce d’enthousiasme où l’on étoit pour M. Necker, pour lui procurer sous les yeux mêmes du roi un triomphe d’autant plus éclatant, que dans le même instant les gens qu’ils avoient soudoyés pour cela, affectèrent de ne faire aucune attention à la présence du roi. Enhardis par ce premier essai, ils