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ser les peuples ſans leur consentement. Tous les cahiers des députés aux états-généraux s’étaient accordés à mettre le rétablissement des finances au premier rang des objets dont cette Assemblée devoit s’occuper ; quelques-uns y avaient mis des restrictions pour des articles à faire décider préalablement. Le roi a levé les difficultés que ces reſtrictions auroient pu occaſionner, en allant au-devant lui-même, & accordant, dans la ſéance du 23 juin, tout ce qui avoit été déſiré. Le 4 février 1790, le roi a prié lui-même l’Assemblée de s’occuper efficacement d’un objet si important : elle ne s’en eſt occupée que tard, & d’une manière qui peut paroître imparfaite. Il n’y a point encore de tableau exactement fait des recettes & des dépenses, et des ressources qui peuvent combler le déficit ; on s’est laissé aller à des calculs hypothétiques. L’Assemblée s’est pressée d’abolir les impôts dont la lourdeur à la vérité, pesoit beaucoup sur les peuples, mais qui donnoient des ressources assurées ; elle les a remplacés par un impôt presque unique, dont la levée exacte sera peut-être très-difficile. Les contributions ordinaires sont à-présent très-arriérées, et la ressource extraordinaire des douze cents premiers millions d’Assignats est presque consommée. Les dépenses des Départemens de la Guerre et de la marine, au lieu d’être diminuées, sont augmentées, sans y comprendre les dépenses que des armemens nécessaires ont