faits prisonniers. J’ai eu des nouvelles d’un de mes camarades qui est mort en captivité. Je n’en ai jamais eu de Pergaud. Il est tombé ; des hommes l’ont vu et pensaient qu’il était blessé au pied. Il commandait, à ce moment-là : En avant !… à sa section. Cette attaque se passait sous la pluie, une pluie qui ne discontinuait pas depuis huit jours, et le terrain était un vrai marécage où l’on enfonçait jusqu’à la ceinture.
On a cherché partout Pergaud… ; et n’est-ce pas le chercher encore que d’écrire sur lui ? Et, à force de le chercher, ne finira-t-on pas par le retrouver tout entier dans ses livres qu’on relira, dans sa correspondance à publier, dans l’amitié qui se souvient de son commerce avec lui ?
Tout entier ? Non. À moitié seulement. Pauvre cher Pergaud ! Je ne reverrai plus, le dimanche, dans l’encadrement de la porte, son visage mâle et pâle, ses yeux noirs, sa maigre moustache, la mèche rebelle qui balayait son beau front, sa main tendue, l’élan de sa personne et de son cœur.
On peut toujours pousser la porte… ; mais la fenêtre fermée, il ne l’ouvrira plus, en entrant.