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couvrait tout le pays situé entre le haut Danube et le Main, et comprenait les montagnes qui, plus loin, vers l’orient, forment la ceinture septentrionale du bassin du Danube, c’est-à-dire, le Bœhmerwald, les montagnes de Moravie et les petits Carpates. Elle avait une largeur que César représente par neuf fortes journées de marche[1]. L’autre, beaucoup plus étendue, prenait naissance à la forêt de Thuringe : elle embrassait toutes les montagnes du nord, de la Bohême et cette longue chaîne qui sépare les bassins de l’Oder et de la Vistule de celui du Danube.

Les Suèves habitaient, au sud de la forêt Bacenis, les contrées situées entre la forêt de Thuringe, le Bœhmerwald, l’Inn et la Forêt-Noire, qui composent, de nos jours, les duchés de Saxe-Meiningen et de Saxe-Cobourg, la Bavière et la plus grande partie du Wurtemberg[2]. À l’est des Suèves se trouvaient les Boïens (partie en Bohême, partie au nord-ouest de l’Autriche) ; au nord, les Chérusques, séparés des Suèves par la forêt Bacenis ; à l’ouest, les Marcomans (cours supérieur et moyen du Main), les Sédusiens (entre le Main et le Neckar) ; au midi, les Harudes (au nord du lac de Constance), les Tulinges et les Latobriges (partie méridionale du grand-duché de Bade).

Sur les deux rives du Rhin habitaient les Rauraques (territoire de Bâle et partie du Brisgau) et les Triboques (partie de l’Alsace et du grand-duché de Bade) ; sur la rive droite étaient les Némètes (en face de Spire), les Vangions (en face de Worms) et les Ubiens, ces derniers depuis l’Odenwald jusqu’à la ligne de partage des eaux de la Sieg et de la

  1. Guerre des Gaules, VI, xxv. Cette indication convient assez bien à la longueur de la Forêt-Noire et de l’Odenwald réunies, qui est de soixante lieues.
  2. Il est difficile de préciser les lieux qu’habitaient à cette époque les peuples germains, car ils étaient presque tous nomades, et se refoulaient les uns sur les autres. César (Guerre des Gaules, IV, i) affirme que les Suèves n’occupaient jamais plus d’une année le même territoire.