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César, qui, suivant l’usage de ses compatriotes, donnait aux divinités des peuples étrangers les noms de celles de Rome, nous dit que les Gaulois honoraient surtout Mercure. Ils lui élevaient des statues, le regardaient comme l’inventeur des arts, le guide des voyageurs, le protecteur du commerce[1]. Ils rendaient encore un culte à des divinités que les Commentaires assimilent à Apollon, Mars, Jupiter et Minerve, sans nous faire connaître leur nom celtique. Lucain[2] nous a appris les noms de trois divinités gauloises, Teutatès, dans lequel il faut sans doute reconnaître le Mercure des Commentaires, Hésus ou Ésus, et Taranis. César fait observer que les Gaulois avaient sur leurs dieux à peu près les mêmes idées que les autres nations. Apollon guérissait les maladies, Minerve enseignait les éléments des arts, Jupiter était le maître du ciel, Mars l’arbitre de la guerre. Avant de combattre, souvent ils faisaient vœu de consacrer à ce dieu une partie des dépouilles de l’ennemi, et, après la victoire, ils immolaient tous les prisonniers. Le reste du butin était entassé dans des lieux consacrés, et personne n’eût été assez impie pour en dérober quelque chose. Les Gaulois rendaient, en outre, comme nous l’apprennent les inscriptions et des passages de divers auteurs, un culte aux fleuves, aux fontaines, aux arbres, aux forêts : ils adoraient le Rhin comme un dieu, et faisaient de l’Ardenne une déesse[3].


Institutions

IV. Il n’y avait dans la Gaule, dit César, que deux classes jouissant de la considération publique et des honneurs, c’étaient les druides et les chevaliers[4]. Quant au peuple,

  1. Guerre des Gaules, VI, xvii.
  2. Pharsale, I, vers 445-446.
  3. « Aussi, malgré leur amour de l’argent, les Gaulois ne touchaient jamais aux amas d’or déposés dans les temples et les bois sacrés, tant ils avaient horreur du sacrilège. » (Diodore de Sicile, V, xxvii).
  4. Guerre des Gaules, VI, xiii et suiv.