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une importance particulière, il ne sera pas sans intérêt de citer ses paroles : « Puis-je être ennemi d’un homme dont les courriers et les lettres, de concert avec la renommée, font retentir tous les jours à mes oreilles les noms de tant de peuples, de tant de nations, de tant de pays qu’il a ajoutés à notre empire ? Je suis enflammé d’enthousiasme, sénateurs, et vous en doutez d’autant moins que les mêmes sentiments vous animent[1]. Il a combattu avec le plus grand succès les plus belliqueuses et les plus puissantes nations des Germains et des Helvètes ; il a terrassé, dompté, refoulé les autres, et les a accoutumées à obéir au peuple romain. Des contrées, qu’aucune histoire, aucun récit, aucun bruit public ne nous avaient encore fait connaître, notre général, nos troupes, nos armes les ont parcourues. Nous n’avions auparavant qu’un sentier dans la Gaule ; les autres parties étaient occupées par des peuples ou ennemis de cet empire, ou peu sûrs, ou inconnus, ou du moins féroces, barbares et belliqueux ; il n’était personne qui ne désirât les voir vaincus et domptés[2]. On nous a présenté dernièrement un rapport sur la solde des troupes. Je ne me suis pas contenté de donner mon avis, j’ai fait en sorte qu’on l’adoptât ; j’ai répondu fort au long à ceux qui étaient d’un avis contraire, j’ai assisté à la rédaction du décret ; alors encore j’ai plus accordé à la personne qu’à je ne sais quelle nécessité. Je pensais que, même sans un tel secours d’argent, avec le seul produit du butin, César pouvait entretenir son armée et terminer la guerre ; mais je n’ai pas cru que, par une étroite parcimonie, nous dussions diminuer le lustre et la gloire de son triomphe. »

  1. Cicéron, Discours sur les provinces consulaires, ix (Août, an de Rome 698.)
  2. Cicéron, Discours sur les provinces consulaires, xiii (Août, an de Rome 698.)