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Dans les années suivantes Rome prit Tarente (482)[1], pacifia définitivement le Samnium et s’empara de Rhegium (483-485). Depuis la bataille du mont Gaurus, soixante et douze ans s’étaient écoulés et plusieurs générations s’étaient succédé sans voir la fin de cette longue et sanglante querelle. Les Samnites avaient été presque exterminés, et cependant l’esprit d’indépendance et de liberté demeurait profondément enraciné dans leurs montagnes. Lorsque, au bout de deux siècles et demi, viendra la guerre des alliés, c’est encore là que la cause de l’égalité des droits trouvera son plus ferme appui. Aussi le nom samnite restera-t-il toujours odieux à l’aristocratie et à Sylla, mais sympathique à César.

Les autres peuples subirent promptement les lois du vainqueur. Les habitants du Picenum, en punition de leur révolte, furent dépouillés d’une partie de leur territoire, et un certain nombre d’entre eux reçurent de nouvelles terres au midi de la Campanie, près du golfe de Salerne (Picentini) (486). En 487, la soumission des Salentins permit aux Romains de s’emparer de Brindes, le port le plus important de l’Adriatique[2]. Les Sarsinates furent réduits l’année suivante[3]. Enfin Volsinies, ville d’Étrurie, compta de nouveau parmi les alliés de la République. Les Sabins reçurent le droit de suffrage. L’Italie, devenue désormais romaine, s’étendait depuis le Rubicon jusqu’au détroit de Messine.


Prépondérance de Rome.

X. Pendant cette période, la fondation de colonies vint assurer la conquête des contrées soumises. Rome se trouva ainsi entourée d’une ceinture de places fortes commandant tous les passages qui conduisaient au Latium et fermant les

  1. Tite-Live, Epitome, XIV. — Orose, IV, iii.
  2. Florus, I, xx.
  3. Tite-Live, Epitome, XV. — Fasti capitolini, ann. 487.