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que sa coopération avait fait naître, et les Samnites recommencèrent leurs incursions sur les terres de leurs voisins. L’intervention de Rome arrêta la guerre. Toutes les forces de la République furent employées à réprimer la révolte des villes volsques de Fundi et de Privernum[1]. En 425, Anxur (Terracine) fut déclarée colonie romaine, et, en 426, Frégelles (Ceprano ?), colonie latine.

L’établissement de ces places fortes et de celles de Calès et d’Antium assurait les communications avec la Campanie ; le Liris et le Vulturne devenaient par là les principales lignes de défense des Romains. Les cités situées sur les bords de ce magnifique golfe nommé Crater par les anciens, et de nos jours golfe de Naples, s’aperçurent alors du danger qui les menaçait. Elles tournèrent les yeux vers les populations de l’intérieur, non moins inquiètes pour leur indépendance.


Seconde guerre samnite (427-443).

V. Les contrées fertiles qui bordent la côte occidentale de la Péninsule devaient exciter la convoitise des Romains et des Samnites et devenir la proie du vainqueur. « La Campanie, en effet, dit Florus[2], est le plus beau pays de l’Italie et même de l’univers entier. Rien de plus doux que son climat. Deux fois chaque année le printemps y fleurit. Rien de plus fertile que son sol. On l’appelle le jardin de Cérès et de Bacchus. Point de mer plus hospitalière que celle qui baigne ses rivages. » En 427, les deux peuples s’en disputèrent la possession, comme ils l’avaient fait en 411. Les habitants de Palæopolis ayant attaqué les colons romains de l’ager Campanus, les consuls marchèrent contre cette place, qui bientôt fut secourue par les Samnites et les habitants de Nola, tandis que Rome s’alliait aux Apuliens et

  1. Tite-Live, VIII, xix et suiv. — Valère Maxime, VI, ii, 1.
  2. Florus, I, xvi.