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votre puissance et votre gloire[1]. » Ce dernier avis l’emporta.

On commença par rompre les liens qui faisaient des peuples latins une espèce de confédération. Toute communauté politique, toute guerre pour leur propre compte, tous droits de commercium et de connubium, entre cités différentes, leur furent interdits[2].

Les villes les plus près de Rome reçurent le droit de cité et de suffrage[3]. D’autres conservèrent le titre d’alliées et leurs propres institutions, mais elles perdirent une partie de leur territoire[4]. Quant aux colonies latines fondées auparavant dans l’ancien pays des Volsques, elles formèrent le noyau des alliés latins (socii nominis latini). Vélitres seule, s’étant déjà plusieurs fois révoltée, fut traitée avec une grande rigueur ; Antium dut livrer ses navires, et devint colonie maritime.

Ces mesures sévères, mais équitables, avaient pacifié le Latium ; appliquées au reste de l’Italie et même aux pays étrangers, elles faciliteront partout les progrès de la domination romaine.

L’alliance momentanée des Samnites avait permis à Rome de soumettre les Latins ; néanmoins le sénat n’hésita pas à se retourner contre les premiers, dès que le moment parut opportun. Il conclut, en 422, un traité avec les Gaulois et Alexandre le Molosse, qui, débarqué près de Pæstum, attaquait les Lucaniens et les Samnites. Ce roi d’Épire, oncle d’Alexandre le Grand, avait été appelé en Italie par les Tarentins ; mais sa mort prématurée trompa les espérances

  1. Tite-Live, VIII, xiii, xiv.
  2. Tite-Live, VIII, xiv. Ces villes eurent le droit de cité sans suffrage ; de ce nombre furent Capoue, en considération de ce que ses chevaliers n’avaient pas pris part à la révolte, Cumes, Fundi, Formies.
  3. Velleius Paterculus, I, xv.
  4. Tite-Live, VIII, xiv.